Sainte Anne est une sorcière et autres essais
EAN13
9782600305266
Éditeur
Droz
Date de publication
Collection
Titre courant
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Sainte Anne est une sorcière et autres essais

Droz

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Les chrétiens de la fin du Moyen Age considéraient-ils sainte Anne, la mère de
la Vierge, comme une sorcière? Y avait-il de véritables athées au temps de
Rabelais? La destruction des images saintes par la Réforme a-t-elle vraiment
traumatisé les croyants? Pour répondre à ces questions, Jean Wirth réfute les
facilités d’une histoire des mentalités et de l’imaginaire qui réduit les
hommes du passé aux produits d’un conditionnement religieux dont nous nous
serions progressivement dégagés. Il y substitue une sémantique historique qui
traque le changement de signification des concepts derrière l’identité
trompeuse des mots. D’un essai à l’autre, les notions dont se sert l’historien
pour comprendre le passé, à commencer par celles de croyance ou de religion,
perdent leur évidence et apparaissent elles-mêmes comme historiquement datées.
Le terme de «croyance» n’a pas de véritable équivalent dans les langues
médiévales et celui de «religion» y désigne normalement le mode de vie des
clercs réguliers. Rien ne traduit mieux le succès de la Réforme et de la
Contre-Réforme que le bouleversement du vocabulaire dont l’usage actuel est
issu : le sens moderne de «croyance» et de «religion» apparaît lorsqu’il
devient possible et même nécessaire de choisir entre des Eglises rivales. Il
enregistre un changement social. Il est donc assez paradoxal d’expliquer le
comportement des hommes du Moyen Age et même de ceux qui ont fait la Réforme
par des croyances. Le procédé est commode, en ce qu’il permet d’assimiler la
créativité en matière religieuse à une attitude passive, comme si les
religions venaient du ciel.

*[Dr]: Docteur
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