Blaise PASCAL : Pensées, Grandeur et misère de l'homme (Ed. posthume, 1670)
EAN13
9782218931895
ISBN
978-2-218-93189-5
Éditeur
Hatier
Date de publication
Collection
Profil (81)
Nombre de pages
144
Dimensions
18 x 10,8 cm
Poids
123 g
Langue
français
Code dewey
372
Fiches UNIMARC
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Blaise PASCAL : Pensées, Grandeur et misère de l'homme (Ed. posthume, 1670)

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PREMIÈRE PARTIE?>Présentation et repères pour la lecture?>?>I. ORDRE (fragments 1 à 10)?>Sous cette appellation d'« ordre », Pascal précise le but à atteindre, le plan qu'il compte adopter et la méthode qu'il va utiliser. Il s'agit de convaincre un incroyant de l'existence de Dieu et de la vérité du christianisme (♦ PROBLÉMATIQUE 2).II. VANITÉ (fragments 11 à 48)?>Étymologiquement, relève de la « vanité » ce qui est vide, donc ce qui est accessoire et n'est pas essentiel. La vanité désigne l'univers des apparences et des faux-semblants.
FRAGMENTS 11 A 22La dénonciation des apparencesPRÉSENTATION
Une série d'exemples, empruntés à des domaines fort divers, illustre cette inconsistance du paraître. Il est ainsi stupide de rire de la ressemblance de deux visages (frag. 11), car cette ressemblance est extérieure à la réalité de ces deux visages. Avoir des « laquais » (frag. 17) n'est pas la preuve d'un mérite personnel. Habiter dans tel pays plutôt que dans un autre oblige à vivre sous des lois différentes, comme si la justice et la vérité dépendaient de l'existence d'une frontière (fragment 18, qui est à rapprocher du fragment 47). Tout est ainsi « bizarrerie », apparences et contradictions (frag. 15, 16, 20). Plus grave encore, ces apparences, il est impossible de les dépasser pour atteindre la vérité, du moins la seule qui soit véritablement importante et qui concerne le salut de l'âme (frag. 12, 19). En ce domaine, le savoir scientifique (« les sciences des choses extérieures ») n'est pas d'une grande utilité, car il ne permet de comprendre ni la condition ni la nature de l'homme (frag. 21, 22).
REPÈRES POUR LA LECTURE
Une dénonciation ancienne de la vanité
Que le monde ne soit que « vanité » (frag. 14) n'est pas, à l'époque de Pascal, une idée originale. Le livre biblique de l'Ecclésiaste1 proclamait déjà: « Vanité des vanités, tout est vanité », en ce sens que tout passe et meurt. Seul Dieu est éternel. Au XVIe siècle, Montaigne (1533-1592) dans ses Essais (III, 9) réorientait le thème, de coloration religieuse, dans une perspective plus profane. De son côté, l'esthétique baroque2, qui domine le premier tiers du XVIIe siècle, célébrait, à l'inverse de l'Ecclésiaste, la séduction des apparences. La réflexion sur le paraître (opposé à l'être, à l'essence, au profond et au stable) était donc séculaire.
Une dénonciation renouvelée
Ce n'est donc pas tant la nouveauté du thème qui retient l'attention que son expression. Pascal traque la vanité sous toutes ses formes. Ses exemples, il les emprunte à l'expérience quotidienne (frag. 11, 17, 18, 20), à l'Histoire (frag. 13,15), aux querelles théologiques (frag. 12, 16). Le fragment 19 prend la forme d'une démonstration rigoureuse, presque mathématique, comme s'il s'agissait d'un théorème: « Si on est trop jeune on ne juge pas bien, trop vieil de même. » Les phrases nominales (sans verbe) possèdent, quant à elles, l'impact des vérités premières. La dénomination y devient dénonciation: « Vanité des sciences » (frag. 21); « Condition de l'homme. Inconstance, ennui, inquiétude » (frag. 22).FRAGMENTS 23 A 40La vanité des rapports sociauxPRÉSENTATION
L'organisation et le fonctionnement de la société n'échappent pas davantage aux mirages de la vanité. C'est le hasard de la naissance qui fait le roi, non ses compétences; et c'est l'apparat qui l'entoure, voire la force armée dont il dispose, qui suscite le respect, non sa valeur personnelle (frag. 23, 24, 28). Plus généralement, les hommes se soucient de ce qui n'a en soi aucune importance: ils courent après la fortune et « ils ne sauraient avoir de titre pour montrer qu'ils [la] possèdent par justice » (frag. 26); ou bien ils passent leur temps à jouer, à chasser (frag. 36) ; ou bien encore à courir après la gloire (frag. 29, 34). Leurs jugements, qu'ils croient fondés en raison ou en sagesse, ne sont que le fruit de leurs préjugés, de leurs habitudes ou de la « coutume » du pays dans lequel ils vivent, c'est-à-dire de la tradition (frag. 27, 32). Tout est vanité, les hommes et les choses elles-mêmes, et le comble de la vanité est de ne pas s'en rendre compte: « Qui ne voit pas la vanité du monde est bien vain lui-même » (frag. 33).
REPÈRES POUR LA LECTURE
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