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Conseillé par Hélène-Lecturissime24 novembre 2010
L’histoire romancée d’un savant fou…
Grégor est un personnage atypique et attachant malgré son caractère ombrageux. Inventeur génial : on lui doit notamment le courant alternatif, mais aussi « La radio. Les rayons X. L'air liquide. La télécommande. Les robots. Le microscope électronique. L'accélérateur de particules. L'Internet. J'en passe » (p.80), il préfère l’allégresse de la découverte et la mise en scène de ses découvertes aux retombées financières éventuelles. Sa passion aveugle et presque enfantine pour la science le condamnera à la solitude, avec comme seuls compagnons, des pigeons…
« Or on sait bien que tout le monde pense, toujours, la même chose au même instant. En tous cas se trouve-t-il toujours au moins quelqu’un pour avoir la même idée que vous. Mais il y en a toujours un aussi qui, avec la même idée que les autres, se montre plus patient, plus méthodique ou chanceux, mieux avisé, moins dispersé que Grégor, pour ne se consacrer qu’à elle et devancer le reste du monde en la réalisant. » (p. 80)
- Grégor apparaît sous la plume de jean Echenoz comme une sorte de savant fou plutôt comique qui semble par exemple persuadé qu’il peut communiquer avec les Martiens. De plus, ses expériences ne sont pas toujours concluantes :
« Il égrène un compte à rebours et retient son souffle puis, quand son assistant actionne l’interrupteur, une foudre énorme explose au-dessus de la station dans laquelle se répandent une lueur bleue glaçante avec un fort parfum d’ozone alors que des éclairs géants, forme gratte-ciel, jaillissent du mât dans un fracas de tonnerre plus démesuré que jamais. » (p. 103)
- Jean Echenoz nous offre un magnifique portrait cruel et drôle à la fois, et conclue ainsi en beauté son cycle consacré aux « vies imaginaires ».