Clandestine

Des papiers pour la liberté
Loriane est arrivée en France à sept ans. Son père, Adriano, militant du parti indépendantiste cabindais, a dû fuir l'Angola, menacé de mort. Lorsqu'elle arrive à Paris, Loriane ne parle pas un mot de français. Aussitôt, son père fait une demande d'asile politique. Le statut de réfugié lui est refusé, il fait appel. Rien à faire. En 2004, Loriane et sa famille se retrouvent sans papier. S'il repart en Angola, Adriano sera immédiatement emprisonné. Sans-papier, il ne peut aller nulle part. Bloqué dans un pays qui ne veut pas d'eux. Il n'a d'autre choix que de rester. D'autant que Loriane et son frère ne parlent que français. Toutes leur attaches sont ici. Quatre ans pour eux, c'est presque une vie. Le jour où il reçoivent une obligation à quitter le territoire, Loriane se dit qu'elle va devoir vivre dans les bidonvilles qu'elle voit à la télé. Qu'elle va devoir retourner dans un pays en guerre où son père risque la mort. Ils vont rester et Loriane va devoir apprendre à vivre en clandestine. Pas facile à treize ans. Elle doit éviter de sortir lorsque ça n'est pas utile, fuir la police, apprendre à se méfier de tout et de tout le monde et ne dire à personne qu'elle est sans-papier. Sauf à son journal à qui elle confie tout : ses espoirs de régularisation, les refus qui s'enchaînent. Trois, quatre... Elle raconte aussi sa vie avec son père, sa mère, son frère, sa sœur, à cinq dans un deux pièces. Mais elle raconte surtout ses difficultés à se construire dans un pays qui la tient à part. Qui ne lui donne pas les mêmes droits que les autres. Un pays dans lequel l'avenir n'est jamais certain.