Méthode Boscher. Cahier d'écriture

Ce cahier, destiné aux enfants de 4 à 6 ans, se compose au préalable de six pages de tracés préparatoires à la graphie des lettres proprement dites. Puis, l’enfant est amené à reproduire chaque lettre de l’alphabet en suivant le mouvement indiqué.
Sur chacune des pages, la lettre (ou le groupe de lettres) est présentée en minuscule, en majuscule et au début d’un mot (afin de s’exercer à la liaison).
Né, en Bretagne, à la fin des années 1870, Mathurin Boscher est l’un des premiers enfants des Côtes-du-Nord à bénéficier d’une éducation qui paraît aller de soi aujourd’hui.

Les instituteurs d’alors, souvent peu formés, sont mal préparés à l’expansion formidable de la scolarisation des enfants. Il y a peu de manuels utilisables dans les classes surchargées, où les maîtres doivent transmettre leur savoir à des élèves d’âge et de niveau très différents.

En 1903, Mathurin devient instituteur et commence à mettre au point une méthode qui tient compte des premières exigences – savoir, lire, écrire, compter – et de la répartition de ces diverses tâches dans une journée. Ayant achevé son travail, illustré de ses dessins, il fait imprimer, en 1906, à Saint-Brieuc, son fameux petit livre à la couverture orange…
Le manuel est très vite couronné de succès et les commandes affluent de la France entière.


L’idée de départ de Mathurin Boscher est d’apporter un prolongement aux abécédaires de l’époque et d’organiser « la Journée des Tout Petits » en fournissant aux instituteurs un matériau de base sur lequel ils peuvent construire leurs leçons. Cette méthode, géniale dans sa simplicité, doit s’adapter : en suivant le progrès de la science de l’éducation et celui de l’édition.


C’est pourquoi, après le décès de l’auteur, en 1915, Madame Boscher, aidée de Joseph Chapron, également instituteur, augmentent le format du manuel, et font appel à Madame Duché pour ajouter de nouvelles illustrations. Ces changements donnent naissance à la première méthode en couleur.

Ils mettent également au point des lettres mobiles que les enfants doivent découper, ce système permettant très tôt de détecter la dyslexie chez les enfants.


Après une pause pendant la guerre, la Méthode est à nouveau vendue à partir de 1945. Elle change encore une fois de présentation, et les illustrations sont confiées à François Garnier.


Très utilisée en France au début du siècle, la Méthode Boscher a été supplantée dans les années 1960 par les méthodes globales et semi-globales. En revanche, elle a bénéficié d’une diffusion considérable à l’étranger, en particulier dans toute l’Afrique francophone où elle est toujours employée aujourd’hui.

Distribuée depuis 1985 par les éditions Belin, la méthode Boscher aura été remise 5 fois au goût du jour et aura permis à des millions d’enfants d’apprendre à lire. Elle n’a jamais cessé depuis sa création de faire ses preuves…

(d’après l’article de J. Le Clerc de La Herverie – ArMen n°33)



Gérard Sansey, a enseigné dans le Sud-Ouest de la France. Fervent défenseur de la méthode syllabique pour apprendre à lire et à écrire, il a toujours préconisé la Méthode Boscher, qui paraît aux Éditions Belin depuis plus de vingt ans.