Annesophie B.

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chroniqueuse littéraire à temps complet.

21,00
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14 mars 2021

Beau roman noir.

Dans Les Femmes n’ont pas d’histoire, Amy Jo Burns nous fait découvrir Wren, une jeune femme que vous n’êtes pas près d’oublier.
C’est l’histoire de la fille du manipulateur de serpents...

Dans cette région reculée des États-Unis, les femmes sont régentées par les hommes, et les hommes sont régentés par Dieu.
Ou, dans l’absolu, c’est ce qu’ils voudraient que le monde croit.
Car qu’est-ce qui de l’alcool, des drogues ou du Seigneur Tout-Puissant les fait réellement se lever chaque jour ?

Pour le père de Wren, c’est Dieu. Puisqu’il en est son représentant. Il en est certain, tout le monde l’est : il peut tenir des serpents, c’est la preuve qu’il a été choisi.
Parce que si ce n’est pas Dieu, alors que reste-t-il de cet homme et de ses malheureux serpents ?

Pour sa mère, le problème est justement là. Elle l’a cru. Elle y a cru.
Elle s’est repliée, retirée, effacée, pour que toute la lumière soit sur lui.

Pour Wren, le juste milieu n’existe pas. Si elle plie, elle rompra fatalement.
Alors elle va saisir sa chance. Son unique chance.
Même si celle-ci découle du jour le plus terrible de sa vie...

Avec un style impeccable l’auteure nous entraîne dans un monde qui nous paraît lointain et qui pourtant est si proche.
Sa plume nous décrit des paysages sauvages et magnifiques, des personnages aussi blessés que blessants, des vies aussi abîmées que prometteuses.
Grâce à elle nous suivons avidement Wren, ces choix et ses errements, ses erreurs et ses victoires.
Avec elle nous comprenons que ce qui nous semble terminé, lointain, aboli, et pourtant toujours là, juste camouflé un peu plus loin...
Mais nous apprenons aussi que rien n’est écrit à l’avance.
Que le choix est possible.
Et que si la victoire à son importance, c’est surtout le combat qui compte.

Oui, un vrai beau roman noir américain. Plein de poésie et de désillusions. Empli de cris et de refrains.
Un de ceux dont Sonatine a souvent le secret.
Et une nouvelle écrivaine à suivre, pour ce qu’elle a à dire, et pour la façon dont elle le dit !

À découvrir sans hésiter.

Les Presses de la Cité

21,90
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28 février 2021

Toujours efficace.

Le nouveau roman de Michel Bussi prouve une fois de plus, si cela était nécessaire, qu’il reste un auteur particulièrement efficace dans le thriller psycho-domestique.
Rien ne t’efface répond aux trois grandes qualités que beaucoup recherchent dans ce type de littérature : une histoire prenante, des twists percutants et une fin insoupçonnable.

Pour ce qui est de l’histoire, on va suivre Maddi, dont le fils va brutalement disparaître en 2010.
Dix ans plus tard, en revenant sur la plage où elle a vu son fils pour la dernière fois, elle va y retrouver un petit garçon du même âge, qui lui ressemble comme un jumeau.
Elle comprend rapidement que c’est bien plus qu’un simple hasard.
Car il n’y a pas que la ressemblance physique troublante, il y a aussi des détails comme les vêtements, les phobies, et même une tache de naissance bien particulière.

À partir de là, Michel Bussi va entraîner le lecteur dans un labyrinthe de spéculations et de retournements de situation qui le laisseront sans voix plus d’une fois.
450 pages durant lesquelles pas une seule fois vous parviendrez à deviner ce qui vous attend au chapitre suivant.
Pour le twist final, l’auteur reste là aussi fidèle à sa réputation, quel que soit la fin que vous aurez envisagée, vous serez forcément encore très loin du compte par rapport à ce qu’il vous prépare.

Les fans de Mr Bussi retrouveront donc absolument tout ce qui fait qu’ils aiment ses intrigues avec ce nouveau titre.

Si, pour ma part, j’aurais préféré une histoire un peu moins longue, des personnages un peu plus profonds et que l’un des twists m’a littéralement fait froncer longuement les sourcils, je lui reconnais un style simple et diablement efficace qui ne se dément pas.

Les Nymphéas Noirs reste mon roman préféré de cet auteur, mais aucun doute : ce nouveau cru remportera un franc succès auprès des aficionados, et pas que...
Même si ça n’a pas été un coup de cœur de mon côté, c’est donc un thriller qui se lit très bien et très vite, qui démarre sur une intrigue solidement ficelée, qui regorge de twists et dont le final est totalement inattendu.

À tenter !

Roman

Les Presses de la Cité

20,00
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28 février 2021

Une belle découverte.

La Danse de la Tarentule a été une lecture très plaisante.
Claire Blanchard parvient à nous raconter une histoire pour le moins difficile avec un style qui nous la rend presque personnelle.
L’attachement à la petite Émilie a été immédiat pour moi.

Élevée avec son jeune frère par sa grand-mère et sa tante, aussi pieuses que teigneuses l’une que l’autre, elle ne rêve que du retour de ses parents, pour enfin reprendre une vie de famille normale.
Une vie que ses souvenirs d’enfants lui promettent idéale. Sa mère, son soleil, sa fierté, sa référence...
Pourtant, le jour où le rêve se réalise, il ne faut pas longtemps pour se rendre compte que les lointains souvenirs étaient pour le moins mensongers.

Violences familiales, haine, inter et intra, générationnelle, cercle vicieux d’un calvaire écrit dans l’ADN des bourreaux, mais malheureusement aussi dans celui des victimes.
Et pourtant, grâce à la plume de l’auteure, le lecteur ne se transforme à aucun moment en voyeur.

Le fait d’écrire l’histoire d’après les yeux et avec la voix d’Émilie y est pour beaucoup, donnant vraiment la sensation de l’écouter raconter son histoire et de la regarder grandir au fil des pages.
Le roman est à la fois terriblement plein de douleurs et incroyablement débordant d’espoir.
La toute fin est elle-même à cette image, et on en ressort chamboulé et apaisé.

Les thèmes sont traités avec naturel et sans surenchère. Elle présente ces cycles de violence de manière très simple et sincère, et le texte déborde d’humanité et empathie.

Un livre qui plaira à tous, précisément parce qu’il touchera tout le monde.
À lire, pour découvrir Émilie, et pour entendre tout ce qu’elle a à nous dire.

Roman

Éditions Gallmeister

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28 février 2021

A l'ancienne.

Ce thriller a été un très bon moment de lecture.
Moi qui, adolescente, savourait les romans d’Agatha Christie, j’ai retrouvé, avec Huit Meurtres Parfaits, ce mélange de réflexion est d’ambiance qui me plaisait tant à l’époque.

Malcolm Kershaw qui tient une librairie à Boston, vit simplement et aimé son métier par-dessus tout.
Son quotidien va pourtant considérablement se compliquer quand l’agente Gwen Mulvey va le contacter pour lui poser des questions sur un article qu’il avait publié quelques années plus tôt sur le site de sa librairie.

En grand féru de polars, et en particulier de polars classiques, il avait établi une liste de « crimes parfais », tirée de ses lectures favorites.
Mais il semblerait que quelqu’un ait décidé de prendre tout cela au sérieux et de perpétrer les meurtres cités, exactement dans les mêmes circonstances que dans les romans dont ils sont tirés.
Qui est l’assassin ?
Quel est son mobile ?
Comment l’arrêter avant qu’il ne parvienne au bout de la liste ?
Malcolm est-il victime... ou coupable ?

Après tout, comme dans ses rites favoris, lui aussi est un personnage plein de secrets...

Un libraire bibliophile cerné par des zones d’ombres, des agents du FBI un peu particuliers, des secrets mis à jour petit à petit, un chat plus que malin...
Voilà pour les ingrédients.
Une ville de Boston écrasée sous la pluie et la neige, un mystérieux tueur qui semble toujours avoir une longueur d’avance, des souvenirs troublants qui refont surface et des demi-vérités qui se murmurent.
Voilà pour l’ambiance.
Agatha Christie, Berkeley Cox, James Cain, Ira Levin, Donna Tartt, Pat Higtsmith.
Voilà pour les influences meurtrières.
Avouez qu’il y a de quoi faire.

Alors si vous aimez les Cluedo modernes et les références littéraires vous apprécierez sûrement le nouveau roman de Peter Swanson.
Et je peux vous assurer que vous ne trouverez pas le meurtrier avant la fin...

Nouvelles

Albin Michel

22,90
Conseillé par
28 février 2021

Une petite bombe.

Attention, ce livre, c’est de la dynamite !
La parution du nouveau titre de Stephen King fait beaucoup parler chaque année, et pour cause : il est difficile de rester de marbre devant le talent du Monsieur.
Si ça saigne ne dérogera pas à la règle : il va régaler les fans et embarquer ceux qui ne le sont pas encore.

Cette année c’est un recueil de 4 nouvelles qu’il nous propose. Et quelles nouvelles !
Qu’elles nous fassent rêver, trembler ou réfléchir, ce qui est certain c’est qu’elles ne laisseront personne indiffèrent.
On y retrouve les thèmes chers à l’auteur : le processus de création, l’amitié, l’imagination individuelle ou collective.
Et comme d’habitude, chacune des intrigues nous entraîne et nous retient avec une facilité déconcertante.

Petit bonus, la troisième nouvelle (pas si petite que ça puisqu’elle fait, à elle seule, 190 pages !), est la suite de L’Outsider, paru il y a deux ans.
Cette nouvelle, entièrement centrée sur Holly Gibney (que les lecteurs connaissent depuis la trilogie de Mr Mercedes), peut bien évidemment être lue de façon indépendante.
Toutefois, le fait de connaître cette trilogie et L’Outsider apporte une réelle plus-value à la lecture, ne serait que pour appréhender l’évolution de cette héroïne si originale.

Les différentes histoires sont toutes aussi passionnantes les unes que les autres, et leur atmosphère individuelle est unique, comme toujours avec le Maître du genre.
Nous voilà en tout avec 458 pages de pur régal, que l’on décide de lire les nouvelles par intermittence ou que l’on préfère dévorer le livre dans son entièreté.

Un recueil à ne pas louper donc, que vous soyez déjà fan de l’auteur ou que vous vouliez le découvrir.
Ensuite, il ne vous restera plus qu’à attendre encore plus impatiemment sa prochaine parution.
À lire sans tarder !