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    4 septembre 2019

    Retour du duo d'enquêteurs encore une fois bien aidé par Ettie la sœur de William et Needy, le jeune garçon qu'ils emploient régulièrement, après leur première aventure sobrement intitulée Arrowood. Arrowood est toujours obsédé et jaloux des succès et de la reconnaissance dont jouit le célèbre détective de l'époque, Sherlock Holmes et se démarque de lui par son approche de son travail : "Holmes travaille sur des indices physiques, il se sert de sa fameuse logique, mais j'ai constaté de mon côté que beaucoup d'affaires ne présentent pas d'indices. Il faut alors étudier les gens. Et les gens ne sont pas logiques, précisément. Leurs émotions ne sont pas logiques. Pour élucider ces affaires, il faut connaître ces personnes. Il faut comprendre leurs douleurs, leur confusion, leur besoin de reconnaissance. Il faut tenter de voir le monde à leur manière. Je n'ai rien contre Holmes, révérend, mais il considère que les émotions biaisent le raisonnement. Je travaille différemment. Je suis un détective émotionnel. Je résous mes affaires en comprenant les gens." (p. 59)

    J'aime beaucoup cette série dont ce deuxième opus est vraiment très bien. Les personnages, les lieux, l'époque bien qu'en perpétuelle évolution sont bien installés. L'un des autres attraits est de nous plonger dans le Londres poisseux et pauvre, à la rencontre des travailleurs, des misérables qui peinent à vivre et à élever leurs enfants. Mick Finlay, cette fois-ci y ajoute le traitement réservé aux "idiots" et "imbéciles" tels qu'ils étaient nommées à l'époque, voire "idiots mongoliens" ou "mongoliens", puisque le syndrome de Down (trisomie 21) venait d'être identifié par le Dr John Langdon Down. Évidemment et heureusement, ces termes ne sont plus utilisés de nos jours. On sent que l'auteur s'est documenté, et il nous présente tout cela de manière extrêmement plaisante et instructive.

    Si j'ajoute à cela le fait que les personnages sont vraiment bien campés et leurs relations particulièrement bien décrites, que les seconds et troisièmes rôles sont très présents et renforcent la solidité du récit, de l'ambiance et que la ville sombre et froide, que les écarts entre les pauvres et les très riches qui profitent du système et que l'intrigue monte en tension et se tient très largement jusqu'au bout, vous aurez alors un roman policier excellent, une série très prometteuse que je vous conseille fortement. En plus, Harper Collins a la bonne idée de l'éditer en poche, donc aucune excuse pour la rater.