Les résidences secondaires ou la vie distraite
EAN13
9782246102199
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les résidences secondaires ou la vie distraite

Grasset

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Quand les yeux de l'enfance ont gardé leur vision implacable, mais si juste,
et que s'y ajoute le regard de l'adolescent tantôt scandalisé, tantôt amusé,
que s'y ajoute, par surcroît, ce détachement léger, allégeant, de l'humour,
que l'on dit sagesse de l'expérience, on écrit : " Les Résidences Secondaires
".

Le temps des grandes vacances, qui n'est pas toujours rose, il s'en faut ! Un
village près de Paris. Les beaux jours arrivent. Les résidences secondaires
s'animent. Certaines sont habitées à longueur d'années. D'autres s'ouvrent
pour la circonstance. Bientôt les résidents sont là. Au grand complet. Alors,
derrière eux, se lèvent les grands montreurs de marionnettes : la Douleur,
l'Amour, le Plaisir, l'Ambition, la Mort, qui vont agiter ces pantins
secondaires. Sous la lumière de beaux jours, de leur joie ou de leur
maussaderie, de leurs eaux vives, de leur brise, de leurs arbres, de leurs
rocailles, fièrement résident les résidents. Ils sont de tous les âges. Ils se
fréquentent ou s'ignorent (exprès). S'éprennent, se déprennent, se
comprennent, se méprennent. Se découvrent et se " ratent ". Combinent,
supputent, calculent, au rythme de ces vacances qui est celui de la vie, qui
n'en prend pas, elle, de vacances ! Le village est spectateur. Il commente.
C'est le choeur du Théâtre Antique tenu par les servantes de Molière. Puis le
temps passe. Déjà l'automne, les premières feuilles vont tomber. Les brumes
s'élever. Les montreurs plient bagages. Les pantins s'affaissent. Certains
cassés à mort. Le village a repris sa vie propre et tout a disparu.

François-Marie Banier, bien que très jeune, comprend ce dont il s'agit. Son
premier roman, pour fantaisiste qu'il soit, a la gravité de l'expérience. Il
connaît la vie et ses résidents. À peine adolescent, il a tourné le dos au
luxe familial. Ainsi le livre s'est formé au courant des jours de sa mémoire.
Parfois l'étonnement le saisit : " Non pas vrai ! Ils étaient comme ça ? " et
d'éclater en cocasseries. Ces résidents secondaires dans leur résidence, on ne
les oubliera pas. Ça, je vous le jure ! mais comme le dit souvent dans la vie
réelle, F.M.B., au milieu d'un sursautant silence provoqué par une de ses
remarques-éclairs : " Tant pis ! c'est lâché. ".

Théo Léger
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