O dix-neuvième !
EAN13
9782246619598
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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O dix-neuvième !

Grasset

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Elvire de Brissac est l'auteur notamment de A pleur-joie (Prix des Deux-
Magots), Un long mois de septembre (Grand prix des lectrice de Elle), Une
forêt soumise, Au diable, Le Tour de l'arbre et Les Anges d'en-bas (Prix
Goncourt de la Nouvelle 1999). Le Livre : Ce texte étonnant est le roman
fleuve d'un siècle charnière de l'histoire contemporaine. Il est tissé du
récit de la vie de deux hommes aux antipodes l'un de l'autre. D'une part,
Alphonse de Lamartine qui naît en 1790, au moment où la Révolution fait
chavirer le monde auquel il appartient. Ce hobereau, séduisant et rêveur dont
les femmes raffolent, va traverser les tourmentes du siècle, le Consulat,
l'Empire, la Révolution de 1848, sans jamais se départir d'un idéalisme et
d'une ferveur qui se traduisent dans Les Médidations Poétiques où l'Elvire du
Lac est l'incarnation même de l'élégie amoureuse. D'autre part, Eugène
Schneider qui naît en 1805 dans une famille de notaires où l'on a la folie du
travail et de l'entregent. Avec son frère Adolphe, ils achètent Le Creusot en
1836. Ce sont des battants et leurs règnes en Saône et Loire commencé sous
Louis-Philippe s'achèvera sous De Gaulle. Eugène Schneider est le grand-père
du grand-père d'Elvire de Brissac, ce qui a permis l'accès à des archives
privées et inédites. La politique va faire se rencontrer les deux hommes.
Prince des poètes, l'incarnation même du romantisme, Alphonse de Lamartine est
l'apôtre d'un christianisme libéral et social. Il va devenir diplomate,
académicien, père de famille mais veut avant tout diriger son pays. Pour ce
faire, il plaque tout et représente sa région, la Bourgogne, à la Chambre des
Députés, à partir de 1833 ; orateur célèbre, il se transforme peu à peu en
ennemi de la Monarchie de Juillet. Quant à Eugène Schneider, en 1845, il
devient maire du Creusot, puis conseiller général et député. En dix ans Le
Creusot est devenu un « Far-West grouillant », une mine des trésors à venir
dont le chemin de fer est un des fleurons. Eugène Schneider comprend vite que
le pouvoir politique est une nécessité tandis que Lamartine poursuit son idée
fixe : être le messager de Dieu sur terre. En 1848, Lamartine est l'âme de la
Révolution. La chute de Louis-Philippe, c'est en partie lui, la proclamation
de la deuxième République sous l'égide du drapeau tricolore, c'est lui,
l'abolition de l'esclavage et de la peine de mort politique, c'est lui. Mais
l'avenir et le progrès s'emballent. L'Europe tout entière prend feu, le
chômage monte, les revendications sociales s'exacerbent et se répand cette
folle croyance que les mots vont résoudre tous les maux. Quand en décembre
1848 les Français choisissent Louis-Napoléon Bonaparte comme Président de la
République, Lamartine sort brisé de l'arène politique. Entre l'Internationale
fondée à Londres en 1865 et l'Exposition Universelle de 1867, Eugène Schneider
est glorifié puis malmené. En 1870 la grande grève du Creusot va lui donner du
fil à retordre. Il s'enfuit à Londres et mourra en novembre 1875 six ans après
Lamartine. La trajectoire de ces deux hommes aura permis de décrire un siècle
obssédé par le progrès, un siècle où le paraître, l'argent, l'amour, les
crises sociales, auront nourri les oeuvres des Goncourt, de Flaubert, où l'on
croisa la Païva ou la Princesse Mathilde.
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