La Contention physique en psychiatrie : un dissensus profond
EAN13
9782342157918
Éditeur
Connaissances & Savoirs
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La Contention physique en psychiatrie : un dissensus profond

Connaissances & Savoirs

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Il existe un débat autour de la contention physique dans les établissements de
santé mentale entre la nécessité de soigner et de protéger. Le point de vue
dépend du regard de différents acteurs sur cet individu : soignant,
institution psychiatrique et société. En se basant sur l'hypothèse que
l'utilisation du recours à la contention physique résulte d'une mauvaise
articulation entre les valeurs de ces acteurs, il s'agit de se demander : Le
recours à la contention physique est-il un « mal nécessaire » ? Les
justifications de cette pratique se contredisent. Tout d'abord, deux des trois
niveaux de jugement médical s'opposent sans entrer dans une logique
dialectique. La contention physique peut être contraire à la responsabilité
individuelle, mais conforme à la responsabilité institutionnelle et
collective. Ces contradictions s'expliquent par les interrogations autour de
la finalité de l'acte. Il existe une lecture déontologique et une approche
conséquentialiste pour répondre à cette question : la contention physique,
mesure sécuritaire ou acte de soin ? Ces antagonismes conduisent à bloquer le
débat : politisation paralysant la décision législative, discorde entre les
soignants, une société partagée entre logique sécuritaire et respect des
droits. Le blocage vient aussi du caractère tabou de la contention physique
visible par une faible connaissance des soignants sur ce sujet, par un corpus
scientifique mince et des regards extérieurs rares. Ces blocages résultent de
multiples traumatismes, en particulier chez les soignants et les patients.
Pour l'étude empirique, la méthode qualitative s'impose car la parole reste
peu libre. L'analyse des résultats fait apparaître une hétérogénéité locale
favorisée par un cadre légal lacunaire. Des structures vont voir dans la
contention physique un mal nécessaire à encadrer, d'autres vont chercher à
l'éradiquer. L'étude montre que le débat devient plus ouvert mais d'une
qualité médiocre, il a permis des avancées législatives et une prise de
conscience, contrebalancées par des reculs. La culture d'établissement
détermine fortement la nature du débat et les réponses apportées sur la
nécessité de la contention physique.
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