Le Voyageur à l'envers : montagnes de Chateaubriand ; suivi de l'édition du
EAN13
9782600310154
Éditeur
Droz
Date de publication
Collection
Histoire des Idées et Critique Littéraire
Langue
français
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Le Voyageur à l'envers : montagnes de Chateaubriand ; suivi de l'édition du "Voyage au Mont-Blanc" ; et du "Voyage au Mont-Vésuve"

Droz

Histoire des Idées et Critique Littéraire

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Le premier des courts récits contemporains dont il est question dans ce livre,
le Voyage au Mont-Blanc (1806), est aussi célèbre qu’il a été détesté.
Privilège des œuvres de ceux qui n’aiment pas, et le proclament, ce à quoi
tout le monde accorde une admiration illimitée : Chateaubriand considère le «
géant » des montagnes et ne lui trouve aucune beauté. Dans le concert qui
exalte le haut lieu du « sublime », sa voix se distingue en une réclamation
discordante que d’aucuns passeront difficilement à l’Enchanteur en titre et
que d’autres ne lui pardonneront jamais.
Le second des récits, le Voyage au Mont-Vésuve, n’a pas eu les honneurs de
pareille amertume. Tout porte du reste à croire qu’il a cherché à les faire
oublier, tempérant par l’éloge de la lave et des cendres l’insensibilité
affichée devant les splendeurs de la glace. Encore que le traitement réservé
au volcan, tout d’adhésion subjective et d’une terreur apprivoisée, ne soit
pas non plus conforme aux modèles qui régissent le « sentiment de la montagne
». Chacun fuit le Vésuve, Chateaubriand s’y installe : les postures une fois
encore s’inversent et façonnent l’effigie d’un voyageur indocile.
A l’aube du XIXe siècle, en deux lieux opposés et contre une puissante
topique, Chateaubriand révise ainsi les rapports sensibles entre le moi et le
« grandiose ». Et cette épreuve esthétique est aussi et fondamentalement
personnelle. La poétique du voyage que Chateaubriand poursuit de « souvenirs »
en « itinéraires », dans l’entrelacs obsédant de la fugacité et de la
permanence qui sera le moteur des Mémoires, trouve ici une expression
première. L’ombre que ces textes jumeaux projettent sur l’imaginaire des
montagnes est également le fond, non moins imaginaire, sur lequel se fait jour
une appropriation littéraire de soi.
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