- EAN13
- 9782600311830
- Éditeur
- Droz
- Date de publication
- 06/2008
- Collection
- Histoire des Idées et Critique Littéraire
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Splendeurs de la médiocrité : une idée du roman
Sylvie Thorel-Cailleteau
Droz
Histoire des Idées et Critique Littéraire
Autre version disponible
-
Papier - Droz 38,43
Quoiqu’il ait longtemps été défini par son indétermination, le roman est un
genre fortement contraint, depuis ses origines, par l’exigence toute profane
de se consacrer à l’imperfection humaine. S’inscrivant dans les marges des
grands genres, l’épopée et la tragédie, il prend pour objet la dimension
ordinaire de l’existence, souvent à travers des aventures amoureuses écrites
dans un style qui tienne le milieu entre le sublime et le bas. En posant les
jalons d’une nouvelle histoire du roman, Sylvie Thorel-Cailleteau montre
comment prend forme cet art de la médiocrité, lié à l’exercice de la prose et
dont les expressions varient : alors que, dans son acception classique, la
médiocrité désignait la convenance de l’œuvre à un public choisi, elle tend
par la suite à se confondre avec la vulgarité, sinon la trivialité, dont les
romanciers du XIXe siècle tentaient d’extraire une saisissante beauté. Le
genre romanesque a évolué jusqu’au point où son antique vocation de peindre ce
qui est simplement humain le conduit à représenter la défaite des valeurs dont
il se réclamait précédemment (l’amour, la vertu) et à montrer surtout notre
condition mortelle. Au lieu de tisser ensemble des histoires consolantes,
suivant l’ancienne formule, il en vient à dire exclusivement, ainsi dans les
dernières œuvres de Beckett, l’élévation d’une voix funèbre.
genre fortement contraint, depuis ses origines, par l’exigence toute profane
de se consacrer à l’imperfection humaine. S’inscrivant dans les marges des
grands genres, l’épopée et la tragédie, il prend pour objet la dimension
ordinaire de l’existence, souvent à travers des aventures amoureuses écrites
dans un style qui tienne le milieu entre le sublime et le bas. En posant les
jalons d’une nouvelle histoire du roman, Sylvie Thorel-Cailleteau montre
comment prend forme cet art de la médiocrité, lié à l’exercice de la prose et
dont les expressions varient : alors que, dans son acception classique, la
médiocrité désignait la convenance de l’œuvre à un public choisi, elle tend
par la suite à se confondre avec la vulgarité, sinon la trivialité, dont les
romanciers du XIXe siècle tentaient d’extraire une saisissante beauté. Le
genre romanesque a évolué jusqu’au point où son antique vocation de peindre ce
qui est simplement humain le conduit à représenter la défaite des valeurs dont
il se réclamait précédemment (l’amour, la vertu) et à montrer surtout notre
condition mortelle. Au lieu de tisser ensemble des histoires consolantes,
suivant l’ancienne formule, il en vient à dire exclusivement, ainsi dans les
dernières œuvres de Beckett, l’élévation d’une voix funèbre.
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