- EAN13
- 9782753526822
- Éditeur
- Presses universitaires de Rennes
- Date de publication
- 04/05/2018
- Collection
- Géographie sociale
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Traces et mémoires urbaines
Enjeux sociaux de la patrimonialisation et de la démolition
Vincent Veschambre
Presses universitaires de Rennes
Géographie sociale
Autre version disponible
Valoriser le patrimoine, s'opposer à la démolition de certains héritages,
promouvoir des lieux de mise en mémoire et de commémoration : voici des formes
de mobilisations collectives qui travaillent notre société en profondeur et
qui interrogent la manière dont les individus et les groupes sociaux se
construisent des repères identitaires, se positionnent dans la ville et dans
la société. À travers les formes de mobilisation que nous avons pu observer,
dans différentes villes de l'Ouest notamment, ce recours au patrimoine et à la
mémoire est apparu comme une quête de visibilité, de légitimité et comme une
nouvelle manière de s'approprier les lieux. Une appropriation de l'espace qui
est revendiquée, affichée, rendue visible à travers ce que nous avons appelé
le « marquage de l'espace », à savoir le réinvestissement de traces et la
production de nouvelles marques, correspondant à des signatures collectives :
restaurations ou inversement destructions d'édifices, affichages officiels ou
« sauvages », productions artistiques... Traités successivement pour la
commodité du raisonnement, ces trois processus que sont la patrimonialisation,
la démolition et la mise en mémoire sont en fait totalement imbriqués. La
patrimonialisation est la mise en valeur de lieux, d'espaces « désaffectés »,
qui deviennent en retour valorisants pour ceux qui se les approprient. La
démolition est l'envers de la patrimonialisation : à travers les destructions
conflictuelles, la « déconstruction » des grands ensembles ou le nettoyage des
friches industrielles, la démolition représente la négation symbolique de
certaines populations. La mise en mémoire et la commémoration correspondent à
un réinvestissement de traces souvent ténues, mais aussi à la production de
nouvelles marques, les monuments : ce sont les mémoires les plus douloureuses,
celles des camps, de la pauvreté, de la ségrégation qui ont été abordées dans
cet ouvrage, celles qui sont les plus difficiles à inscrire dans l'espace
public. À travers ces trois entrées, nous proposons une nouvelle manière
d'interroger les inégalités sociales : quels sont les individus, les groupes
sociaux qui réussissent à inscrire dans les espaces urbains la trace reconnue
de leur existence ? À l'heure où les revendications mémorielles sont
exacerbées, ce travail révèle toute l'importance de la dimension spatiale pour
comprendre les mécanismes de mise en mémoire.
promouvoir des lieux de mise en mémoire et de commémoration : voici des formes
de mobilisations collectives qui travaillent notre société en profondeur et
qui interrogent la manière dont les individus et les groupes sociaux se
construisent des repères identitaires, se positionnent dans la ville et dans
la société. À travers les formes de mobilisation que nous avons pu observer,
dans différentes villes de l'Ouest notamment, ce recours au patrimoine et à la
mémoire est apparu comme une quête de visibilité, de légitimité et comme une
nouvelle manière de s'approprier les lieux. Une appropriation de l'espace qui
est revendiquée, affichée, rendue visible à travers ce que nous avons appelé
le « marquage de l'espace », à savoir le réinvestissement de traces et la
production de nouvelles marques, correspondant à des signatures collectives :
restaurations ou inversement destructions d'édifices, affichages officiels ou
« sauvages », productions artistiques... Traités successivement pour la
commodité du raisonnement, ces trois processus que sont la patrimonialisation,
la démolition et la mise en mémoire sont en fait totalement imbriqués. La
patrimonialisation est la mise en valeur de lieux, d'espaces « désaffectés »,
qui deviennent en retour valorisants pour ceux qui se les approprient. La
démolition est l'envers de la patrimonialisation : à travers les destructions
conflictuelles, la « déconstruction » des grands ensembles ou le nettoyage des
friches industrielles, la démolition représente la négation symbolique de
certaines populations. La mise en mémoire et la commémoration correspondent à
un réinvestissement de traces souvent ténues, mais aussi à la production de
nouvelles marques, les monuments : ce sont les mémoires les plus douloureuses,
celles des camps, de la pauvreté, de la ségrégation qui ont été abordées dans
cet ouvrage, celles qui sont les plus difficiles à inscrire dans l'espace
public. À travers ces trois entrées, nous proposons une nouvelle manière
d'interroger les inégalités sociales : quels sont les individus, les groupes
sociaux qui réussissent à inscrire dans les espaces urbains la trace reconnue
de leur existence ? À l'heure où les revendications mémorielles sont
exacerbées, ce travail révèle toute l'importance de la dimension spatiale pour
comprendre les mécanismes de mise en mémoire.
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