Rousseau, politique et esthétique, Sur la Lettre à d'Alembert
EAN13
9782847887341
Éditeur
ENS Éditions
Date de publication
Collection
La croisée des chemins
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Rousseau, politique et esthétique

Sur la Lettre à d'Alembert

ENS Éditions

La croisée des chemins

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Lorsque l'article Genève paraît dans l'Encyclopédie, Rousseau publie une
Lettre à d'Alembert sur son article Genève, réponse foisonnante et virulente
qui traite aussi bien du clergé, des mœurs, de l'honneur, des lois, que des
spectacles ou des divertissements qui conviennent au peuple genevois. Pourquoi
prend-il ces questions tellement à cœur ? En dépit de ses origines genevoises
revendiquées, on ne lui a pas confié la rédaction de l'article. D'Alembert, en
s'en chargeant personnellement, sait qu'il attise une polémique. Son Discours
préliminaire de l'Encyclopédie visait déjà à réfuter le Discours sur les
sciences et les arts. L'article sur Genève présente la cité calviniste comme
un exemple de liberté politique et religieuse mais critique des restes
d'obscurantisme que la lumière philosophique doit dissiper : il suggère des
réformes, notamment la levée de l'interdiction d'un théâtre permanent.
D'Alembert imagine ce qu'il nomme une « cité philosophe », où fleuriraient à
la fois la liberté de la république et les raffinements culturels des grandes
monarchies. Or ce projet résume tout ce que Rousseau, depuis le premier
Discours, dénonce comme une illusion. Sa Lettre approfondit la démonstration :
le théâtre comme école de l'hypocrisie, le bel esprit, la civilité telle qu'on
la conçoit à Paris sont inconciliables avec les mœurs de véritables citoyens.
Ses thèses sur les spectacles ne sont qu'un aspect de sa réflexion sur la
modernité : à quelles conditions la république est-elle possible ? Comment
lier adéquatement morale, esthétique et politique ? Les études réunies dans ce
volume éclairent les enjeux et les logiques complexes d'un texte que son
auteur, alors malade et croyant vivre ses derniers jours, a rédigé comme s'il
devait s'agir de son testament philosophique.
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