Si Dieu nous prête vie

À peine eut-il lu la citation qu’il décida d’en faire son sujet de composition. Pris d’un enthousiasme évident, il sentit son cœur battre au fond de sa poitrine, son pouls devenait lourdement perceptible dans tous les vaisseaux de son corps. L’espoir est un thème qui lui tenait à cœur, qui résonnait en lui.
Il s’empara de la feuille de brouillon et dressa rapidement un squelette de dissertation et se mit à l’œuvre, donnant libre cours à l’analyse de l’expression. De Descartes à Spinoza, il invoqua tour à tour des grands de la pensée, discutant leurs positions, exposant leurs thèses, donnant à la citation la substance d’une dissertation. Ç mesure que l’analyse prenait forme, il se sentait habité, envahi par la teneur du thème. L’analyse s’approfondissait et son assimilation devenait de plus en plus grande. Qui pourrait discuter le thème de l’espoir mieux que lui ?
Toute sa vie, présente et celle à venir gravitait autour de ce sentiment. Les idées et les mots l’envahissaient débordant d’une puissance torrentielle. Ils s’entrechoquaient dans son esprit puis s’imposaient impétueusement aux pages blanches qu’il noircissait à vue d’œil avec une rapidité déconcertante. Une copie complétée, puis une autre. Il écrivait à un rythme effréné. Cette dissertation devint l’expansion de ses sentiments…