- EAN13
- 9782754107044
- ISBN
- 978-2-7541-0704-4
- Éditeur
- Hazan
- Date de publication
- 26/07/2013
- Collection
- Beaux-Arts
- Nombre de pages
- 336
- Dimensions
- 25 x 22 x 3,5 cm
- Poids
- 1884 g
- Langue
- français
- Code dewey
- 750.11
- Fiches UNIMARC
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- Les polémiques à propos de la peinture et du « goût » ont débuté dès l’Antiquité. La France du XIXe siècle, ses salons, ses journaux, ses caricaturistes, puis les histoires de l’art, en ont fait une institution qu’il convient de nuancer parfois. Les raisons à l’origine des polémiques ou des scandales sont variées : ce livre les énumère — trop de crudité, trop d’effets de pâte, trop de sexe, trop de naïveté, trop d’irrévérence, trop de simplification ou d’écart vis-à-vis de la réalité, etc. — exemples à l’appui. Certaines de ces querelles nous paraissent aujourd’hui désuètes sinon sans objet. D’autres demeurent avec tout leur mystère comme si certaines œuvres se refusaient à l’hommage ou au rejet unanime.
Cet ouvrage nous présente les unes et les autres sans oublier de pointer l’art sous l’apostrophe.
Dès qu’elle s’est prétendue libre, la peinture a fait parler d’elle. L’ère des scandales ne débute pas avec Le Déjeuner sur l’herbe de Manet, comme une histoire de l’art paresseuse nous en rebat les oreilles. Ce livre commence par le rappeler, il y a toujours eu des « refusés » pour protester contre l’ostracisme qui les frappait. Ce que nous apprend aussi l’étude du passé, c’est que ces mêmes refusés ne l’ont jamais été complètement. Il faut se défaire d’une légende tenace qui fait du novateur le martyre d’une cause perdue d’avance, et donc d’une reconnaissance posthume. Force donc était d’ouvrir l’enquête par une vingtaine d’œuvres parmi les plus discutées de notre musée imaginaire. La plupart d’entre elles nourrissent encore une vision héroïque de la création picturale. Sans nier leur impact et l’incompréhension qu’elles suscitèrent, il est aujourd’hui possible de montrer comment, dès la Renaissance, la provocation est devenue une stratégie, et le rejet un gage d’authenticité. À mesure que l’espace public a absorbé le monde de l’art, faisant naître l’exposition et la critique d’art telles que nous les connaissons, faire scandale a tourné au savoir-faire. Au-delà de la stratégie d’ensemble, il y a les raisons du désaccord. C’est, au fond, le cœur du présent ouvrage, qui ramasse en cinq perspectives ce qui de tout temps a fait débat. Sait-on que le primitivisme ne date pas d’Ingres ou de Picasso ? Que la politique croise la peinture bien avant les supposés dissidents chinois ? Que l’érotisme le plus dur n’a pas attendu Balthus et Bacon pour jouer les contrebandiers ? Que le réalisme de Courbet a connu quelques avant-courriers notoires ? Les codes sont faits pour être transgressés, dira-t-on. Il était bon de reconstituer ces filiations oubliées qui lient le bel aujourd’hui aux premiers frondeurs de notre histoire. À cet égard, le lecteur attentif verra se lever, au fil des pages, des connections inattendues entre des artistes que l’usage est de séparer et même d’opposer. C’est qu’il est une autre histoire de l’art que celle des manuels avec leurs séquences obligées, leur périodisation linéaire, leurs clivages nationaux, leurs généalogies stylistiques périmées. Ici la peinture se constitue en mémoire de sa pratique et de ses audaces, elle engendre un espace propre et jette ses ramifications bien au-delà de son moment d’apparition. Du reste, comment expliquerait-on ces cas qui continuent à diviser les experts ? On ne cesse de gloser les mystères de Piero della Francesca, Holbein, Girodet, Van Gogh ou Anselm Kiefer. Parallèlement chaque époque se saisit des images à la lumière de ses préoccupations et obsessions. Les images sont faites pour ça, dira-t-on. La lecture sexuée de la peinture est à la mode, l’altérité et le communautaire aussi. Faut-il réduire Artemisia Gentileschi et Paula Becker à la grille des féministes ? Basquiat à ses origines haïtiennes ? Arméniennes dans le cas de Gorky ? Peut-on enfin exclure de notre histoire de la modernité tous ceux qui rompirent avec ses dogmes et retrouvèrent cette part de liberté dont ce livre se veut, avant tout, une chronique possible ?
Cet ouvrage nous présente les unes et les autres sans oublier de pointer l’art sous l’apostrophe.
Dès qu’elle s’est prétendue libre, la peinture a fait parler d’elle. L’ère des scandales ne débute pas avec Le Déjeuner sur l’herbe de Manet, comme une histoire de l’art paresseuse nous en rebat les oreilles. Ce livre commence par le rappeler, il y a toujours eu des « refusés » pour protester contre l’ostracisme qui les frappait. Ce que nous apprend aussi l’étude du passé, c’est que ces mêmes refusés ne l’ont jamais été complètement. Il faut se défaire d’une légende tenace qui fait du novateur le martyre d’une cause perdue d’avance, et donc d’une reconnaissance posthume. Force donc était d’ouvrir l’enquête par une vingtaine d’œuvres parmi les plus discutées de notre musée imaginaire. La plupart d’entre elles nourrissent encore une vision héroïque de la création picturale. Sans nier leur impact et l’incompréhension qu’elles suscitèrent, il est aujourd’hui possible de montrer comment, dès la Renaissance, la provocation est devenue une stratégie, et le rejet un gage d’authenticité. À mesure que l’espace public a absorbé le monde de l’art, faisant naître l’exposition et la critique d’art telles que nous les connaissons, faire scandale a tourné au savoir-faire. Au-delà de la stratégie d’ensemble, il y a les raisons du désaccord. C’est, au fond, le cœur du présent ouvrage, qui ramasse en cinq perspectives ce qui de tout temps a fait débat. Sait-on que le primitivisme ne date pas d’Ingres ou de Picasso ? Que la politique croise la peinture bien avant les supposés dissidents chinois ? Que l’érotisme le plus dur n’a pas attendu Balthus et Bacon pour jouer les contrebandiers ? Que le réalisme de Courbet a connu quelques avant-courriers notoires ? Les codes sont faits pour être transgressés, dira-t-on. Il était bon de reconstituer ces filiations oubliées qui lient le bel aujourd’hui aux premiers frondeurs de notre histoire. À cet égard, le lecteur attentif verra se lever, au fil des pages, des connections inattendues entre des artistes que l’usage est de séparer et même d’opposer. C’est qu’il est une autre histoire de l’art que celle des manuels avec leurs séquences obligées, leur périodisation linéaire, leurs clivages nationaux, leurs généalogies stylistiques périmées. Ici la peinture se constitue en mémoire de sa pratique et de ses audaces, elle engendre un espace propre et jette ses ramifications bien au-delà de son moment d’apparition. Du reste, comment expliquerait-on ces cas qui continuent à diviser les experts ? On ne cesse de gloser les mystères de Piero della Francesca, Holbein, Girodet, Van Gogh ou Anselm Kiefer. Parallèlement chaque époque se saisit des images à la lumière de ses préoccupations et obsessions. Les images sont faites pour ça, dira-t-on. La lecture sexuée de la peinture est à la mode, l’altérité et le communautaire aussi. Faut-il réduire Artemisia Gentileschi et Paula Becker à la grille des féministes ? Basquiat à ses origines haïtiennes ? Arméniennes dans le cas de Gorky ? Peut-on enfin exclure de notre histoire de la modernité tous ceux qui rompirent avec ses dogmes et retrouvèrent cette part de liberté dont ce livre se veut, avant tout, une chronique possible ?
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