La Grande Ourse *.

Conseillé par (Libraire)
4 février 2016

Une excellente entrée dans l'univers germanien

« Ta mère a perdu sa tête ! Sa tête a disparu, disparu ! Et toi, va-t-en au diable ! »
Au commencement était un jour d’orage, où le père de Tobie, cinq ans, envoie son fils au diable après avoir trouvé le corps de sa mère à cheval, sans tête.
Chassé par le vent du malheur, c'est par les détours du merveilleux que Tobie parviendra à la délivrance.
Et le merveilleux chez Sylvie Germain est d'une absolue discrétion.
Oeuvre centrale, une excellente entrée dans l'univers germanien.

Conseillé par (Libraire)
4 février 2016

Un voyage à partir des affects

33 ème roman ou essai de Sylvie Germain dont l'oeuvre originale propose un voyage à partir des affects plutôt que du savoir ou du discours, une éthique pour notre temps à l'abri des deux écueils du moment: un progressisme naïf ou une réaction bête et méchante.
"L'odeur du sang est la même chez tous les animaux, humains compris" (p42) constate le porcelet, héros sensible de la première partie du roman, loin des revendications des éleveurs réclamant une hausse du prix du kg au marché de Plourin.
Ne sachant plus s'il s'agit encore du même cochon, plus tout à fait sans doute, ou déjà d'un humain : "Il avance dans un monde soudain frappé d'une extrême étrangeté" (p57). Etrangeté de l'animal au milieu de l'hostilité humaine, étrangeté de l'homme au milieu de la cruauté de ses semblables.
Nul abandon aux sirènes du nihilisme ou de la critique en boucle sur elle-même, une oeuvre de résistance construite sur les traces laissées par la sauvagerie, expérience de la déprise de soi qui ouvre sur l'accueil.

Conseillé par (Libraire)
4 février 2016

Une lecture apaisante

Pendant un an, un scientifique va observer une parcelle d'un mètre de diamètre d'une forêt. Il constate, décrit l’évolution ; tous les jours, il s’y installe et observe.
Un travail d’observation ultra fine. Ce livre aborde des détails sur la flore, la faune, le rapport au temps, la lenteur, la méditation.
Une lecture agréable, apaisante.

Genèse du djihad français

Gallimard

21,00
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4 février 2016

Une mise en perspective des attentats en France

Gilles Kepel, qui enseigne à Sciences-Po, aime se présenter comme un professeur, dont le rôle est d'éclairer les politiques dans leurs décisions. Et c'est bien à nous éclairer sur des événements dont le sens nous échappe, les attentats de janvier et novembre 2015 à Paris, que contribue ce livre lumineux.
Il met en perspective les événements de 2015 en les inscrivant dans une « Genèse du djihad français » qu'il fait démarrer aux émeutes des banlieues de novembre 2005. Ce « djihad de 3e génération », après la première vague des djihads afghan, algérien et bosniaque) et la deuxième vague d'Al Qaida. L'objectif est de provoquer une « guerre d'enclaves » dans les sociétés occidentales, en s'appuyant sur une jeunesse musulmane mal intégrée et révoltée, après qu'elle aura été endoctrinée et entraînée militairement. D'une certaine façon le texte est visionnaire.
Gilles Kepel pense que c'est en connaissant et en comprenant l'idéologie des djihadistes qu'on les combattra le plus efficacement. Nourri de documents souvent jusqu'ici ignorés du grand public (textes, vidéos) Terreur dans l'Hexagone s'articule autour d'analyses approfondies et passionnantes) de ces sources idéologiques, mais aussi des bouleversements sociologiques et politiques de ces dix dernières années chez les Musulmans français (le livre est co-écrit par Antoine Jardin, spécialiste de sociologie électorale), ainsi que de travaux de terrain sur le phénomène de radicalisation.
Il démonte de façon magistrale la logique implacable qui a amené, aux attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan.

21,80
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18 novembre 2015

Un roman d'anticipation optimiste

Roman d'anticipation engagé qui commence en 2017 avec Antoine, marié, une petite fille. Il mène une double vie, participe à des actions au sein d'un groupe anticapitaliste. Un enlèvement se passe mal, il est arrêté et passe 20 ans en prison. Cette 1ère partie est dure.
La 2e partie s'ouvre à Paris en 2037 : problèmes économiques, réfugiés, inégalités,... On suit alors sa fille Rosa, des jeunes, qui tentent autre chose.
C'est finalement assez optimiste.