Le vin en fêtes

Trois époques différentes mais réunies par des ressemblances rituelles (une procession, des libations, un lieu, des textes) qui illustrent notre civilisation du vin, marquée depuis nos origines, de moments festifs forts. Le vin est bien le fil conducteur de notre civilisation méditerranéenne.

Ce fil d'Ariane qui guide l'auteur tout au long de son récit, n'a aucune prétention historique. Il illustre un constat, somme toute agréable, sur l'universalité de l'Homme confronté ici au divin nectar, décliné dans son aspect social et ludique.
Cette promenade débute au sein de la mythologie grecque en compagnie de Dionysos, fils de Zeus et de la princesse Sémélé. Dionysos était le dieu le plus populaire des anciens Grecs : dieu du délire mystique, de la folie extrême, de la vie joyeuse, du théâtre, du verbe, des danses, des transes, de la végétation. Mais il reste surtout pour les épicuriens modernes, celui de l'ivresse et du vin. Dionysos découvrit la vigne et inventa le vin, source de bonheur mais également de débordements insensés et frénétiques, les " dionysies ", qui seront célébrées en Grèce d'abord, puis à Rome, sous le nom de " bacchanales " en l'honneur de Bacchus, traduction romaine de Dionysos. Marc Lagrange nous en décrit toutes les variantes et toutes les évolutions jusqu'à leur interdiction finale à Rome, avec la répression contre les initiés, prélude aux persécutions des chrétiens.
C'est d'ailleurs aux chrétiens que l'on doit la reconnaissance du culte du vin, culte réapparu sous les traits de la dévotion à divers saints, dont le plus célèbre est saint Vincent, choisi comme saint Patron de la vigne et du vin. La date d'anniversaire de sa mort, le 22 janvier 304 est à l'heure actuelle encore l'occasion de grand-messes autour du vin perpétuant ainsi, sous une forme moderne, le culte dionysiaque.
Ces rassemblements festifs autour de la Saint-Vincent sont aujourd'hui à l'initiative des confréries bachiques, dont l'auteur fait longuement écho en fin d'ouvrage. Basé sur des recherches documentaires rigoureuses, ce livre séduira les épicuriens en général, les amateurs de vin en particulier, ou tout simplement les membres des très nombreuses confréries vineuses. Espérons, enfin, comme le souhaite Marc Lagrange, que cet ouvrage contribue à établir la vérité de son auteur : celle qui affirme que vin et fête ne sont que pléonasmes hédonistes!